L’EcoTrail Paris s’est déroulé les 3 et 4 juillet sur les sentiers franciliens. Plus de 6000 participants ont retrouvé les joies du trail sur les différents parcours proposés, malgré le contexte sanitaire encore incertain. Pour le directeur de course, Jérôme Toulouse, le retour des événements outdoor est une vraie satisfaction. L’occasion pour lui de nous dresser le bilan de la mise en place des mesures sanitaires tout au long de la manifestation et de donner quelques conseils avisés aux organisateurs.
Quelles ont été les mesures sanitaires élaborées et imposées par l’organisation pour cette édition 2021 ?
Jérôme Toulouse : En 2020, nous avions élaboré un protocole sanitaire strict. Malheureusement, nous avions été contraints d’annuler en raison de la pandémie. Cette année, le protocole n’a quasiment pas évolué. Les règles étaient sensiblement les mêmes. Nous avons juste ajusté les vagues de départ pour avoir moins de flux de coureur sur les zones dédiées. Nous étions à cheval sur le nombre de personnes rassemblées en un même lieu. Les consignes données par la préfecture, découlant des décisions gouvernementales, ont donc été respectées.
Comment ont été mises en place ces mesures en amont et durant les différentes courses organisées par l’EcoTrail Paris ?
En raison du contexte incertain, notre protocole sanitaire n’a été validé qu’à J-10 avant l’événement. La mise en place a été lourde pour l’ensemble de l’équipe d’organisation. Il a fallu s’adapter au protocole sanitaire imposé par le gouvernement. Un petit changement dans l’organisation peut vite enrailler la machine. La principale modification dans notre organisation fût la modification des horaires de départ de nos courses. Il a en effet fallu mettre en place des vagues de départ pour éviter un fort rassemblement dans les sas. Des courses ont donc dû être décalées à l’après-midi afin de faire partir tout le monde. Par ailleurs, l’incertitude au niveau de l’utilisation du pass sanitaire a également été contraignante jusqu’au dernier moment. De nombreuses questions restaient en suspens : à partir de quelle jauge le demander ? quelle était sa date de validité ? Pour nous, cela aurait été compliqué à gérer, même si je comprends tout à fait les bienfaits de la mesure pour une reprise sereine des évènements sportifs.
Comment a été perçue la mise en place des mesures durant la course par l’ensemble des participants et bénévoles ?
Pour les coureurs, nous avions imposé deux matériels obligatoires sur les différents parcours en plus des équipements classiques pour un trail : le masque et le contenant alimentaire. Le masque était à porter au niveau de la zone de départ jusqu’à l’étalement des coureurs, au niveau des zones de ravitaillement et au niveau de l’arrivée. Même s’ils étaient concentrés sur leur effort, les coureurs ont été disciplinés et n’ont émis aucune remarque sur le dispositif imposé. Les retours de notre questionnaire de satisfaction ont été plus que positifs à ce sujet. Plus de 95% des personnes interrogées ont jugé notre protocole sanitaire efficace et bien réalisé. C’est une réelle satisfaction pour l’ensemble de l’équipe qui a travaillé dur en amont.
Quelle aura été la mesure la plus contraignante à faire respecter ?
Le pass sanitaire qui va être mis en place désormais sera quelque chose de vraiment contraignant pour les organisateurs. Il faudra un peu de temps et de l’expérience pour le mettre en place correctement. Par ailleurs, le port du masque sur les zones de ravitaillement est toujours délicat à imposer aux coureurs. Ils doivent gérer leur course et leur effort. Ils ne pensaient pas forcément aux gestes barrières à ce moment-là. Même si dans l’ensemble, ils ont été compréhensifs et ont respecté les règles élaborées pour l’occasion.
Quel bilan tirez-vous de cette édition 2021 un peu spéciale en raison du contexte sanitaire incertain ?
Le bilan reste mitigé pour moi. Il est positif puisque nous avons enfin pu reprendre l’organisation d’un événement sportif. Nous étions heureux de pouvoir proposer ce défi à nos participants. A l’issue des dernières courses le dimanche soir, nous étions très heureux de pouvoir nous dire que nous l’avions fait. En revanche, nous avons constaté une baisse de nos inscriptions sur cette édition. Seulement 9000 coureurs se sont inscrits et un peu plus de 6000 ont participé à l’évènement cette année au lieu des 13.000 les années précédentes. J’ai senti encore une vraie appréhension de la part des participants par rapport au retour des évènements. Tout ce que j’espère aujourd’hui, c’est que l’EcoTrail Paris ait pu prouver qu’une manifestation outdoor peut être organisée dans le respect des règles sanitaires.
Quels conseils donneriez-vous aux organisateurs pour être serein dans l’organisation de leur événement ?
Dans un premier temps, je conseille à tous les organisateurs de prendre contact rapidement avec leur préfecture afin de se tenir au courant des mesures en vigueur. On n’est jamais à l’abri d’une réponse négative sur l’un des aspects de la manifestation. Je leur conseille par ailleurs de développer un protocole sanitaire encore plus strict que les mesures imposées afin de pouvoir obtenir les autorisations facilement. Nous avons prouvé qu’un événement outdoor ne générait pas de cluster si chacun respecte les mesures le jour J. Il est donc nécessaire de ne jamais rien lâcher. Même si de nombreux coureurs ne seront pas au rendez-vous cette année, nous devons vraiment nous accrocher et proposer des rendez-vous attractifs. Je suis certain que l’avenir sera plus radieux dans quelques mois.
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